Avril 2023 : Jean Pierre Leininger
Avant notre « migration » en bord de mer, nous avons habité à quelques encablures d’une
«colline éternelle» : Vézelay et sa basilique … La région comportait d’autres attraits : une
falaise au bord de l’Yonne pour les joies de l’escalade, et une vaste forêt domaniale en bordure
de laquelle se situait notre maison pour les promenades et les champignons ….
Concernant mes activités artistiques, j’étais comblé : à Auxerre, la ville la plus proche, il existait
un collectif d’artistes très actif « Mouv’Art en Bourgogne » disposant d’une petite galerie. La vie
auxerroise était rythmée par les expositions individuelles ou collectives que nous organisions,
et tous les deux ans, la ville nous invitait, pour un mois d’exposition, sous les voutes splendides
du cellier de l’abbaye St Germain. Très intimidé par l’envergure du lieu et la rigueur de notre
règlement (entre 4 et 6 m2 de peinture pour espérer y être exposé), après beaucoup
d’hésitation, j’ai finalement posé ma candidature : La recherche du projet devenait cruciale !
C’est finalement dans la vie de tous les jours que la solution s’est imposée. Au hameau dit « Les
Maisons » où nous habitions, nous avions deux voisins immédiats : un vieux monsieur et son
chien. Le premier, âgé de plus de 90 ans n’était plus en mesure de promener le second.
Rapidement mon épouse s’est
chargée de la tâche : la
promenade en forêt est devenue
journalière. Elle était très
attendue chaque après-midi, et,
en cas de retard, quelques
aboiements se chargeaient de lui
rappeler l’heure !
L’association de trois photos a
rapidement constitué le point de
départ de mon projet .
Ensuite,
seule
la
peinture
m’a
guidé
dans
le
processus
créatif.
Pour
m’éloigner
de
la
figuration,
une
constante
dans
mon
travail,
j’ai
construit
un
espace
géométrique
engobant
la
scène
centrale.
Les
photos
ou
portion
de
photos,
collées
telles
quelles
ou
quasiment
masquées
par
la
peinture,
sont
des
citations
dans
la
composition
finale.
Ces
collages
montrent
ma
fascination
pour
le
contraste
entre
les
deux
types
de
médium
:
matité
et
grain
des
tirages
photo
contre
souplesse et transparence de la peinture.
«Déambulation forestière», huile et collage sur papier marouflé sur toile, triptyque, 3 fois 155x114
Huile et collage de tirages papier 62x115