Avril 2024 : Antoine Dusart
Et le soleil tomba dans l’eau
En
photographie
animalière,
la
notion
d’attente
est
relative.
Tout
le
monde
s’accorde
à
dire
qu’il
faut
être
patient.
Dans
mon
cas,
je
dirais
plutôt
que
je
suis
persévérant.
J’ai
toujours
aimé
recommencer,
réécrire
des
cahiers
entiers
parce
qu’une
rature
avait
gâché
la
régularité
des
lettres sur le papier.
C’est
donc
très
naturellement
que
je
reviens
sur
une
zone
que
j’affectionne
pour
revoir
un
oiseau
que
j’ai
vu
la
veille
et
tenter
de
le
saisir
sous
ses
plus
beaux
aspects.
De
jour
en
jour,
lorsque
le
temps
me
le
permet,
je
vois
le
marais
changer.
Cette
année-là,
c’est
l’eau
qui
est
venue
à
manquer
à
la
toute
fin
de
l’été.
Sauf
sur
cette
mare.
Les
oiseaux
y
venaient
alors
nombreux pour s’alimenter.
Il
ne
me
restait
plus
qu’à
m’installer
-
camouflé,
bien
entendu
-
pour
assister
à
une
partie
de
chasse à l’anguille.
Bientôt
l’heure
du
soleil
couchant.
Je
me
suis
positionné
juste
en
face.
Les
rayons
viendront
lécher
les
abords
de
la
mare
avant
de
disparaître
derrière
la
butte.
Deux
aigrettes
gazettes
s’avancent.
Elles
vont
dans
la
même
direction.
L’une
d’elles
seulement
pourra
rester,
mais
à
l’heure
où
la
lumière
du
soir
se
reflètent
dans
l’eau,
il
me
semble
que
toutes
les
deux
sont
venues y chercher le soleil.
Ai-je été patient ? A peine. Je n’ai attendu que quelques minutes avant leur arrivée. Quoique.
Depuis,
je
n’ai
jamais
revu
une
scène
pareille
dans
ces
conditions.
Le
lendemain,
le
marais
a
été
remis
en
eau.
Les
années
suivantes
furent
trop
sèches,
les
vannes
rouvertes
trop
tôt.
Alors
il
se
pourrait bien que je patiente !
«Et le soleil tomba dans l’eau»
Impression direct sur dibond, format 60x40 cm