Février 2023 : EIK, un cheminement
La
beauté
de
la
nature
m'a
envoûté
dès
ma
plus
tendre
enfance,
quand
je
courrais
ivre
de
bonheur,
nu-
pieds
dans
les
prairies
humides
du
Palatinat,
pataugeais
dans
les
cours
d'eau
autour
du
village,
ou
me
cachais
dans
le
labyrinthe
des
vignes.
A
six
ans
déjà
j'essayais
de
modeler
des
petits
paysages
dans
un
coin
de
notre
potager,
avec
collines
et
rochers
et
un
"étang"
qui,
à
mon
grand
désespoir,
ne
retenait
pas
l'eau,
laissant
ainsi
mourir
les
moules, écrevisses et têtards ramassés dans le ruisseau du village.
Plus
tard,
vinrent
les
randonnées
à
pied
et
à
vélo
à
travers
l'Allemagne,
puis
à
partir
de
16
ans,
des
voyages
en
auto-stop
dans
toute
l'Europe,
de
la
toundra
brumeuse
de
Laponie
à
l'Anatolie
brûlée
par
le
soleil,
avec
toujours
cette
soif
insatiable
de
paysages
bucoliques
ou
arides, cultivés ou sauvages.
J'ai
découvert
le
Perche
en
1962
:
ce
fut
le
coup
de
foudre
!
Je
retrouvai
l'harmonie
paisible
de
mon
enfance
dans
ce
paysage
façonné
et
maîtrisé
par
la
main
de
l'homme
depuis
des
siècles.
J'y
acquis
une
fermette
en
ruine
que
je
restaurais
et
habitais
pendant
40
ans.
C'est
là
qu'est
née
l'envie
irrésistible
de
graver
et
peindre
le
paysage.
J'essayais
d'extraire
l'essentiel
de
mes
sensations,
cet
équilibre
toujours
précaire
des
contraires
:
des
vides et des pleins, du clair et du sombre, des lignes douces ou abruptes.
Le
bois
dans
lequel
je
grave
est
la
chair
de
l'arbre
vénéré
:
je
sculpte
l'image
de
la
nature
dans
la
matière
qu'elle
a
elle-même
engendrée,
comme
je
tentais
jadis
de
modeler
des
paysages
miniatures
dans
la
terre
du
jardin
de
mes
grands-
parents...
la
boucle
est
bouclée !
Le tirage papier
Le bois gravé