Février 2024 : Jean François Porcher
Pluie au large
Novembre
2022,
temps
d'automne,
ciel
grisonnant
mais
l'air
est
doux
en
quittant
la
capitale
Picarde
pour
Le
Tréport
salivant
d'un
poisson
grillé
au
pied
de
la
falaise.
La
côte
d'Albâtre,
cet
endroit
témoin
de
mon
enfance,
est
restée
très
présente dans ma mémoire.
Plus
nous
approchons
de
notre
destination,
plus
le
temps
change,
le
plafond
baisse,
le
gris
fonce.
Le
ciel
plombe
comme
je
l'aime
malgré
les
timides
rayons
de
soleil
qui
tentent
une
percée
sans
conviction.
Au
loin,
la
pluie
s'impose
et
les
grains
se
suivent
tels
des
moutons
de
Panurge.
La
lumière
est
douce
dans
son
camaïeu
glauque!
Quelques
clichés
sur
la
grève
et
le
funiculaire
nous
hisse
à
100
mètres
au
dessus
du
niveau
des
vagues
et
là
je
ne
peux
m'empêcher
de
sourire
en
pensant
aux si jolies «falaises» d'Yves.
Avec
la
hauteur,
la
mer
prend
de
l'ampleur
dans
le
cadre
et
les
grains
qui
se
suivent
toujours
sont
éclairés
par
un
rai
de
lumière
qui
lui
aussi
a
pris
de
l'ampleur
et
les
saisit
de
sa
brillance.
Tout
est
beau
dans
cette
horizontalité
visible
et
la
règle
des
tiers
qui
doit
régir
la
composition
de
l'image
doit
répondre
à
cette
grande
question
existentielle:
Faut-il
mettre
en
valeur
le
tiers
du
haut
ou
le
tiers
du
bas?
Mais
les
règles
ne
sont-elles
pas
là
pour
être
franchies?
Pour
moi,
il
n'y
a
qu'un
pas:
Moitié-moitié
pour
donner
une
force
égale
à
l'air
et
l'eau
devenus
mer
et
ciel
ce
7
novembre 2022 à 17h00!
Le
hasard
n'existe
pas
et
le
réel
est
sans
cesse
en
mouvement,
il
ne
faut
pas
manquer
l'instant
qui
va
faire
l'image
et
la
nature
m'a
bel
et
bien
donné
rendez-vous
ici
même
sur
les
falaises
de
craie
blanche
de
ma
jeunesse.
Pluie
au
large,
ciel
si
bas
qu'il
fait
l'humilité
disait
Jacques,
je
me
sens
si
petit,
là-haut,
l’œil
dans
dans
le
viseur.
C'est
avec
le
noir
et
blanc
que
je
peux transmettre ce sentiment!
Pour moi, la photographie, c'est l'histoire d'une rencontre.
Figer l'instant fugace, voilà le but!