Mars 2023 : Jean François Porcher
Je n'aime pas les zoos.
Qu'ils
soient
aériens,
sous-marins
ou
subaquatiques, je n'aime pas les zoos.
Mais
voilà
!
Rappelle
toi,
il
pleuvait
sans
cesse sur Brest ce jour-là.
Et
je
suis
tes
pas,
qui,
tout
droit,
nous
mènent à ce machin énorme : Océanopolis.
J'y
suis
donc
avec
mon
appareil
et
je
fais
quelques photos. Rien d'exceptionnel, sauf une : "Le phoque et la petite fille."
Nous
arrivons
dans
une
salle
obscure
et
grouillante
de
monde
quand
mon
œil
est
harponné
par
une
forme
blanche
en
lévitation.
Un
phoque
est
là
qui
monte,
disparaît,
réapparaît
soudain,
vire
dans
le
sens
des
aiguilles
d'une
montre,
remonte,
répète
inlassablement
son
manège
de
frustration
et
d'ennui.
Son
décor
de
carton-pâte
est
figé derrière une fenêtre dont on ne sait quel monde elle peut lui ouvrir maintenant.
Soudain,
je
remarque
une
raie
de
lumière
qui
ajoute
à
la
scénographie
dramatique
du
lieu.
Il
vient
d'un
vaste
trou,
dans
le
haut
de
l'aquarium,
qui
lui
permet
de
remonter
respirer.
L'idée
photographique
est
là
:
Saisir
ce
phoque
seul,
à
l'horizontal,
avec
une
impression d'immobilité. Mais, dans cette salle surpeuplée, le défi est de taille !
Je fais des essais de cadrage, d'exposition, et j'attends encore et encore …
A
regret,
je
commence
à
plier
mes
gaules
quand
la
salle
se
vide,
et
d'un
coup,
comme
par
enchantement.
Je
me
jette,
alors,
sur
mon
trépied,
cadre
au
mieux
et
déclenche
plusieurs
fois
avant
de
découvrir,
dans
la
mi-ombre,
une
petite
fille
sortie
d'un
conte.
Son
doigt
montre
le
phoque
à
ses
parents
!
Et
sa
fenêtre
à
elle,
quel
monde
lui
ouvre-
t-elle ?
Patience
et
longueur
de
temps
font
plus
que
force
ni
que
rage
dit
la
morale.
La
chance
c'est une question de veine dit Pierre Dac !!!